Si tu es passionné par les arts martiaux traditionnels et que tu cherches une expérience authentique (et légèrement piquante), laisse-moi te raconter ma semaine d’entraînement au combat au couteau (Baraw Sugbo) à Cebu, aux Philippines, sous la direction du maître Eduardo Ceniza. Spoiler alert : ce fut intense, mais au moins j’ai gardé tous mes doigts !
Baraw Sugbo : Combat au couteau avec Eduardo Ceniza à Cebu
Dès mon arrivée, Eduardo Ceniza m’accueille avec son sourire débonnaire. L’entraînement commence sans préambule, au fond du jardin de mon hôtel. Pas de tatamis sophistiqués, pas de discours interminables : juste Eduardo, moi, et son unique accessoire d’entraînement…un couteau (non affûté, rassure-toi !)
Eduardo « Boy » Ceniza n’est pas un maître comme les autres. Né en 1963, il baigne dans les arts martiaux depuis sa tendre enfance, quand d’autres jouaient à la marelle. Il est l’héritier d’une lignée d’experts en combat rapproché. Son père, Gregorio « Goyong » Ceniza, lui enseigna les secrets du couteau avant qu’il sache attacher ses lacets.
Le Baraw Sugbo n’est pas un simple art martial, c’est une leçon de survie. Chaque mouvement est pensé pour que tu sois l’ultime rescapé d’une altercation armée. En gros, c’est comme apprendre à danser, sauf que si tu rates un pas, c’est toi qui finis par terre.
C’est un combat à mains nues contre couteau, une rareté parmi les systèmes philippins qui se concentrent généralement sur les affrontements armés. C’est précisément cette spécificité qui m’a attiré.
Niveaux d’Apprentissage du Baraw Sugbo
On ne devient pas Eskrimador du jour au lendemain. Eduardo m’a expliqué les quatre niveaux du Baraw Sugbo. Spoiler : ça monte en intensité.
- Niveau 1 : Metodo – On commence doucement avec des désarmements face à des angles d’attaque prévisibles. C’est comme jouer à cache-cache, sauf que tu dois trouver un couteau.
- Niveau 2 : Palakaw – L’adversaire commence à faire des siennes et tente de contrer tes désarmements. En gros, tu passes en mode « Je m’adapte ou je perds une main ».
- Niveau 3 : Kuridas – Attaques aléatoires en continu. C’est là que tu regrettes de ne pas avoir suivi plus de cours de yoga pour être plus rapide.
- Niveau 4 : Juego Todo – Le boss final. Tout ce que tu as appris est mis à l’épreuve. Ici, même les projections et les combats au sol sont de la partie. Bonne chance !
Voici une petite video technique pour que tu comprennes a quoi cela ressemble: https://www.youtube.com/watch?v=YPm3ly8azBY&t=394s
Mon Expérience Personnelle et Entraînement au Baraw Sugbo avec Eduardo Ceniza (Old but Guapo comme il dit 😉 )
10 heures d’entraînement sur 5 jours. Chaque matin, deux heures de torture joyeuse. J’ai transpiré, mais chaque minute valait la peine.
Pourquoi en présentiel ? Eduardo insiste : impossible de capter l’essence du Baraw Sugbo via des cours en ligne. Le « ressenti » du combat, à la manière du chi sao du Wing Chun, est essentiel.
Chaque session débute par une révision minutieuse des mouvements. Eduardo corrige chaque détail. C’est une expérience personnalisée, adaptée à ton rythme, ce qui évite de perdre du temps.
Cerise sur le gâteau : l’humour omniprésent. Eduardo est un homme qui aime rire, et nos fous rires pendant et après l’entraînement ont été l’un des aspects les plus précieux de cette semaine.
Comparaison avec l’ACDS et les Spadassins
Ayant déjà une expérience avec l’ACDS (Académie de Combat et de Défense en Situation) et les spadassins de Rico, la comparaison était inévitable.
- ACDS : Mouvements directs, épuration des gestes superflus. Très efficace en milieu urbain.
- Baraw Sugbo : Fluidité et réflexes naturels. Motricité fine et apprentissage sur la durée.
- Spadassins (Rico) : Pragmatique, basé sur l’efficacité militaire. Le combat armé prime.
Chaque système a ses forces, mais le Baraw Sugbo excelle en combat rapproché spontanné.
Réflexion et Leçons Retenues
Le Baraw Sugbo est plus qu’une simple collection de techniques. C’est un héritage vivant, une philosophie de combat qui te pousse à affiner tes réflexes et ton intuition.
Je me suis remis en question : trop souvent, je cherchais à simplifier à l’extrême. Eduardo m’a appris que parfois, la complexité a une raison d’être.
Humilité, persévérance et apprentissage constant. C’est ce que j’ai retenu.
Au début, j’avais des doutes par rapport aux blocages, à la sophistication de ceux-ci car justement jusqu’ici le but de ma recherche a été de simplifier les techniques car quand c’est trop complexe c’est difficile à restituer en cas réel. Puis je me suis remémoré que c’est exactement pour cela que j’étais là…voir l’applicabilité mais pour cela ne pas juger en tant que débutant.
Maître mot : humilité!
Donc là encore, on se tait et on apprend en bon élève. Au fur et à mesure, je comprends quand il commence a contrer les désarmements (palakaw) et qu’il commence a renter dans le détail de certains blocages, le pourquoi du comment et l’intérêt de la diversité des blocages et des désarmements divers. Mais car il y a toujours un mais…Eduardo est un excellent professeur…de ceux qui vous disent qu’avec quelqu’un qui maîtrise le couteau, il vaut mieux fuir…avec quelqu’un qui ne le maîtrise pas…ben c’est pareil d’ailleurs.
Conseils et instructeurs combat au couteau
Il rejoint ainsi la liste des instructeurs au couteau pour qui j’ai la plus grande estime car ils ont le mérite d’être honnêtes. Si tu veux veux apprendre a te défendre contre le couteau je ne saurai te conseiller de les trouver car pour moi ce sont les meilleurs en France en tout cas :
- Rico que les connaisseurs reconnaîtront et qui reste mon partenaire d’entraînement (à l’origine des spadassins).
- Fred PERRIN qui est plus connu comme coutelier forgeron mais qui est un excellent combattant et instructeur. https://www.fredperrin.com/
- Philippe PEROTTI qui est lui aussi plus connu pour le tir mais que je te conseille comme instructeur couteau si tu as la chance de pouvoir le voir. https://www.pp-concept.fr
- Eric LEMAIRE que j’ai aussi connu a l’ACDS
- Tony Lopes que je n’ai pas eu encore la chance de rencontrer mais qui est passé par les mêmes rangs.Je te conseille d’ailleurs d’aller voir son site si tu veux de belles lames : https://www.tonylopesblades.com/
- L’ACDS ou Académie Citoyenne de Défense en Situation ( Efficace et rapide) https://www.acds-france.fr/
Conclusion
Si tu veux pratiquer avec Eduardo, sache que Fabien Jolivel le fait venir de temps en temps en France mais que sinon tu peux aller t’entraîner comme moi aux Philippines a Cebu City. Son site internet : https://arnesdiablo.org/
A+ pour de nouvelles aventures!!!
Je n’ai pas encore atteint le niveau Big boss de l’arnes diablo, mais disons que si quelqu’un m’attaque avec un couteau… je cours, mais avec style !
